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Homélies catholiques de la Martinique

les homélies d'un prêtre catholique en paroisse, ayant prêché de nombreuses retraites en foyer de charité

Homélie 8e dimanche du Temps Ordinaire 2011 –

 

8 TOA ev

 

 

Nous voudrions être libres de tout souci et de toute angoisse. Mais les paroles du Christ dans le passage de l’évangile de ce dimanche semblent trop belles pour être vraies. Jésus nous dit de cesser de nous tracasser pour tout ce qui nous tracasse : les choses matérielles, les choses du monde, ce qu’il appelle "mammon". "Mammon" vient d’un mot grec qui désigne tous les biens matériels, les possessions, tout ce qui peut être acheté avec de l’argent. Le Christ nous dit donc de ne pas nous préoccuper de notre compte en banque, de nos hypothèques, de notre carrière, de notre travail, de notre réputation, de nos réussites et de nos succès. Il nous avertit que tout cela ne peut pas combler notre cœur, et que, si nous nous en soucions excessivement, ces choses peuvent nous séparer de Dieu et nous ôter la paix du cœur qui est le fruit d’une solide amitié avec le Christ.

 

Ensuite Jésus nous indique comment nous pouvons cesser de nous préoccuper de toutes ces choses. « Cherchez d’abord le Royaume de Dieu et sa justice », dit-il, « et tout cela vous sera donné de surcroît ». Le mot grec qui est traduit en français par "chercher" (zeteo) est un verbe très riche de sens. Il connote une recherche active, motivée, passionnée.

 

Nous tous, ici, nous croyons déjà au Christ. Mais aujourd’hui, Jésus nous demande dans quelle mesure, jusqu’à quel point. Quel est notre empressement à chercher son Royaume ? Dans quelle mesure poursuivons-nous la recherche de la justice, c’est-à-dire le succès aux yeux de Dieu, à l’opposé du succès aux yeux du monde ? Quand nos cœurs sont partagés, quand nous poursuivons la recherche du bonheur à la fois dans notre relation d’amitié avec le Christ et dans nos succès mondains, nous finissons par perdre tout, car nous ne pouvons servir deux maîtres. Si, par contre, nous cherchons d’abord son Royaume, alors « tout cela nous sera donné de surcroît ».

 

C’est pour cela que les pauvres trouvent la paix tandis que les riches sont tourmentés. Les statistiques montrent un taux de suicide plus élevé parmi les classes les plus aisées de la société. « Bienheureux les pauvres en esprit », dit Jésus, car ce sont eux qui se rendent compte que tous les biens de cette terre, que ce soit la fortune, les honneurs ou les succès, ne suffisent pas pour combler le cœur de l’homme. Si c’était le cas, alors plus on est riche, plus on serait heureux. Mais nous savons tous que ce n’est pas vrai. Ceux qui ont de la sagesse et qui sont en paix, les forts, sont ceux qui ont les yeux fixés sur le Christ.

 

Souvent, on dit que les chrétiens sont des gens tristes qui mènent une vie sérieuse, terne et sombre. La vérité, c’est que les saints sont parmi les gens les plus enjoués et créatifs de l’histoire, car c’est le péché, et non pas la foi, qui prive de la joie.

 

Saint Colomban, abbé, un jour demande à saint Deicolus : "Pourquoi est-ce que tu es toujours souriant ?" Deicolus répond : "Parce que personne ne peut arracher Dieu de mon cœur."

 

On raconte que le jour où saint Dominique Savio avait décidé de devenir un saint, il avait cessé de jouer avec les autres garçons et s’est mis à avoir une expression sérieuse. Saint Jean Bosco lui demande alors ce qui n’allait pas. Le garçon explique, et saint Jean Bosco l’a félicité pour son intention, tout en lui conseillant de rester joyeux et actif, car le fait de servir Dieu devrait nous rendre joyeux et spirituellement attrayants pour les autres. Il avait coutume de dire à tous ses garçons : "Amusez-vous autant que vous voulez, à condition de ne pas faire de péché."

 

Si nous cherchons d’abord le Royaume de Dieu, tout le reste nous sera donné de surcroît. C’est la promesse de Jésus. Mais que veut dire : « chercher d’abord le Royaume » ?

 

Cela veut dire au moins trois choses. D’abord, cela signifie obéir aux commandements de Dieu. Nous les trouvons dans la Bible et dans l’enseignement de l’Eglise. Nous les mettons en pratique dans notre vie par la voix de notre conscience. Dans le Notre Père, nous prions : « Que ton Règne vienne, que ta volonté soit faite… » Le Christ est Roi. Il est celui qui règne. Et donc, ceux qui demeurent dans et qui profitent de son Royaume doivent obéir à ses lois.

 

Ensuite, chercher le Royaume du Christ signifie tendre constamment à mieux connaître Jésus par la prière et par la méditation chrétienne. Jésus est un Roi unique, car ce qu’il veut, c’est l’amitié de ses sujets. Il veut faire partie de notre vie, il veut marcher avec nous. Comme Benoît XVI le disait un jour à des séminaristes de New York, ce qui importe le plus, c’est que vous développiez une relation personnelle avec Dieu. Et cette relation s’exprime dans la prière.

 

Enfin, nous devons être sans cesse à l’affût d’occasions pour rapprocher les autres du Christ. Ce n’est pas aussi difficile que nous sommes portés à le penser. Tout ce que nous avons à faire, c’est de nous rappeler que Dieu est la vraie source du bonheur. Et alors, puisque nous voulons que ceux qui nous entourent trouvent le chemin du bonheur, il est tout à fait naturel de faire tout ce que nous pouvons dans ce sens.

 

Aujourd’hui, Jésus veut affermir notre relation avec lui au cours de cette Messe. Quand nous le recevrons dans la Sainte Communion, renouvelons l’engagement de notre baptême et promettons-lui de faire un effort spécial cette semaine pour chercher d’abord son Royaume.

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