Cet effort de conversion n'est pas seulement une oeuvre humaine. Il est le mouvement du coeur contrit attiré et mu par la grâce à
répondre à l'amour miséricordieux de Dieu qui nous a aimé le premier." (CEC 1428)
À nous de croire à son Amour premier. Nous sommes donc invités en ce jour à rendre grâce pour la miséricorde de
Dieu dont les hommes bénéficient gratuitement, non seulement pour les péchés commis avant le baptême, mais également après, par le sacrement de la réconciliation:
Les fidèles, dont l'âme éprouve une profonde affection, sont incités pour cette raison à commémorer les mystères du pardon divin et
à les célébrer pleinement, et ils comprennent clairement la grande nécessité, ou plutôt le devoir que le peuple de Dieu loue la Divine Miséricorde à travers des formules de prière particulières
et, dans le même temps, après avoir accompli avec une âme reconnaissante les oeuvres demandées et en ayant rempli les conditions requises, qu'il obtienne les avantages spirituels dérivant du
Trésor de l'Eglise.
Si nous n'éprouvons pas comme un besoin impérieux de louer Dieu pour sa Miséricorde infinie, c'est le signe que
nous en abusons, que nous ne l'apprécions pas à sa juste valeur, que nous n'avons rien compris. Soit nous n'y avons même pas recours, soit nous nous en prévalons sans un repentir sincère et une
ferme résolution de ne plus offenser le Seigneur.
Saint Augustin avait déjà mis en garde contre ce deuxième danger quand il disait:
Parce que vous vous êtes confessé, parce que vous avez reçu l'absolution, vous croyez pouvoir mourir en sécurité : et moi, je vous
dis que je suis beaucoup moins sûr que vous de votre avenir !
En ce qui concerne le premier danger, qui consiste à vouloir remettre toujours à plus tard, jusqu'à l'heure de la
mort, il disait:
Le repenlir d'un malade est faible comme celui qui l'exprime ; et le repentir d'un moribond, comme je crains qu'il n'ait déjà perdu
toute vie ! Mes chers enfants, celui d'entre vous qui veut trouver miséricorde devant Dieu, qu'il fasse pénitence dès maintenant, dans la force de l'âge, afin d’entrer aussi sain dans
l'éternité !
Dans les deux cas, l'homme pèche par manque de foi. Il ne fait pas confiance: il calcule. Le Saint Siège enseigne
que
la Miséricorde Divine ... invite les fidèles à ressentir une douleur surnaturelle, et non pas purement psychologique, de leurs
propres péchés, de sorte que, toujours avec l'aide de la grâce divine, ils formulent la ferme intention de ne plus pécher.
Le repentir doit s'exprimer en action de grâce, non seulement par des prières, mais aussi par des oeuvres de
charité :
Ainsi, les fidèles observeront plus parfaitement l'Esprit de l'Evangile, en accueillant en eux le renouveau illustré et introduit
par le Concile oecuménique Vatican II: "Se souvenant de la parole du Seigneur: 'En ceci tous connaîtront que vous êtes mes disciples, si vous vous aimez les uns les autres' (Jn 13, 35), les
chrétiens ne peuvent pas former de souhait plus vif que celui de rendre service aux hommes de leur temps... Car la volonté du Père est qu'en tout homme, nous reconnaissions le Christ notre
frère et que nous aimions chacun pour de bon, en action et en parole" (Const. past. Gaudium et spes, n. 93).
Les bonnes oeuvres dont il nous sera demandé un compte particulier au jour du jugement sont les oeuvres de
miséricorde. Voici la liste traditionnelle des oeuvres par lesquelles l'homme répond à la miséricorde divine et par lesquelles il secourt les besoins spirituels ou corporels du
prochain.
Les oeuvres de miséricorde corporelle sont :
1. donner à manger à ceux qui ont faim,
2. donner à boire à ceux qui ont soif,
3. vêtir ceux qui sont nus,
4. abriter les étrangers,
5. visiter les infirmes,
6. visiter les prisonniers,
7. ensevelir les morts.
Les oeuvres de miséricorde spirituelle sont :
1. conseiller ceux qui en ont besoin,
2. instruire les ignorants,
3. exhorter les pécheurs
4. consoler les affligés
5. pardonner les offenses
6. supporter patiemment les personnes ennuyeuses
7. prier Dieu pour les vivants et pour les morts